Le 11 février prochain, le salon Première Vision Paris ouvre ses portes, accueillant, pour la première fois, fashion tech et mode durable, dans un espace d’exposition commun. Igor Robinet-Slansky, responsable presse de Première Vision, explique pourquoi au Boudoir Numérique.
Par Ludmilla Intravaia
Le Boudoir Numérique : Cette édition de Première Vision rassemble dorénavant les exposants de matières et services éco-responsables et ceux de la fashion tech, dans un même espace dédié à l’innovation, Smart Creation. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Igor Robinet-Slansky, responsable presse de Première Vision : En effet, ce nouvel espace Smart Creation est le fruit de la fusion de deux espaces, jusqu’alors séparés, le Wearable Lab, créé en 2017, sur les éditions de février, afin d’explorer les innovations en mode connectée et intelligente et le Smart Creation, lancé en 2015, sur les éditions de septembre, pour valoriser une mode plus respectueuses de l’humain et de l’environnement. Or, en observant ce qui se passe sur le marché, nous nous sommes rendu compte que, tant pour les produits éco-responsables que pour la tech, de plus en plus d'acteurs et de propositions émergent et sont renouvelés régulièrement, dans un contexte où la demande d’information des visiteurs ne cesse de croitre, toute l’année durant. Nous avons senti qu’ils pourraient être frustrés de ne découvrir les récentes alternatives éco-responsables qu’en septembre. C’est pourquoi nous avons voulu en traiter également dans nos éditions de février, en y rattachant la fashion tech pour créer un pôle semestriel, où se retrouveraient l’innovation éco-responsable et l’innovation technologique et, surtout, générer des interactions entre les deux.
Que voulez-vous dire par là ?
Smart Creation est un lieu d’innovation, où les technologies vont pouvoir accompagner l'éco-responsabilité. Prenons le cas d’un des exposants Smart Technology, la société singapourienne BroWZWear qui propose un logiciel de design pour la conception de vêtements en 3D. A la base, cette technologie d’optimisation de la production favorise les économies financières mais associée à une marque qui voudrait être plus éco-responsable, elle permet également de réduire les prototypes, les chutes de tissus et les déchets textiles. De même, l’entreprise russe Verisium intègre des puces aux vêtements qui, une fois scannées, permettent de vérifier l’authenticité d’un produit. Le but premier de cette technologie est la lutte contre la contrefaçon mais elle peut également soutenir la volonté de transparence et de traçabilité des marques et des consommateurs. La firme suisse Polygiene développe une technologie empêchant la prolifération des bactéries responsables des odeurs pour pouvoir porter un vêtement, plusieurs fois, sans lavage. Le vêtement s’abimant moins, il est plus durable et moins d’énergie est utilisée pour l’entretenir. C’est la même logique de durabilité pour le tissu de chemise en coton résistant aux taches et à la transpiration de la société française Induo. L’idée, c’est que les innovations peuvent servir plusieurs missions à la fois, dont l’éco-responsabilité.
Finalement, est-ce à dire que la fashion tech prend tout son sens au service de la mode durable ?
C’est une des pistes pour le futur et même un futur très proche car de nombreuses startups s’intéressent déjà à cette problématique, d’autant plus que, de leur côté, de nombreuses solutions éco-responsables sont également le fruit d’un investissement en recherche et développement important. Je pense notamment, parmi nos exposants Smart Materials, à l’entreprise japonaise Spiber dont les fibres protéiques brevetées sont issues de la soie d’araignée, par un procédé de fermentation respectant l’environnement ou au laboratoire de recherche espagnol Greendyes qui développe des teintures naturelles, pigments et additifs pour l’industrie textile, en alternative à la teinture chimique traditionnelle. C’est la raison pour laquelle, il nous a semblé important de rassembler toutes ces initiatives innovantes, dans l’espace Smart Creation, qui aura lieu désormais deux fois par an, à Première Vision.
* Première Vision propose un cycle de conférences, parmi lesquelles les suivantes sont dédiées à la technologie :
12 février, 12 heures : "Conversation avec Google Jacquard" sur l'innovation textile et la manière dont les designers peuvent intégrer les nouveaux matériaux dans leur processus de création.
12 février, 17h : "Blockchain 101 pour la mode et le luxe" sur la manière dont la blockchain peut être utile à l’industrie.
13 février, 15 heure 30 : "Le design 3D dans le sport – au cœur du process créatif", tour d’horizon du design au retail, en passant par les matières.
L’exposition "Mutations", sur le thème du biomimétisme, explore le lien entre la technologie et la nature, au sein de l’espace Smart Creation. En parallèle aux œuvres exposées, la matériauthèque MateriO’ présente une trentaine de matériaux innovants, peu ou pas utilisées dans la confection textile.
La programmation complète de Première Vision se trouve ici.
* Le salon Première Vision Paris a lieu du 11 au 13 février 2020, au Parc des Expositions de Villepinte. Le site internet de Première Vision est ici.
* Sites internet des entreprises et marques citées dans cet article : BroWZWear, Verisium, Induo, Polygiene, Spiber, Greendyes.
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