Matières innovantes véganes et plus durables, robes et coiffes lumineuses, découpe laser et impression 3D, inspiration jeux vidéo et LAN party, plus un voyage dans la lune en prime… découvrons la saison AH 25-26, sous l’angle fashion tech.
Par Ludmilla Intravaia
WOMENSWEAR (3 au 11 mars 2025)
* Anrealage (4 mars 2025)
Sur le catwalk, se sont succédées de sublimes silhouettes lumineuses à LEDs colorés, en un puissant contraste avec le caractère anguleux de vêtements inspirés de l’univers gaming de Roblox et de chaussures au style robotique, imprimées en 3D. Plus d’infos dans cet article du Boudoir Numérique.
* Undercover (4 mars 2025)
Pour le final de son défilé, le designer japonais Jun Takahashi a choisi d’agrémenter ses silhouettes de coiffes lumineuses se détachant dans le noir, en un ballet du plus poétique effet.
Regardez le défilé dans son intégralité ci dessous :
* Maitrepierre (4 mars 2025)
Dans sa collection FW 25-26 Future Memory, le créateur français Alphonse Maitrepierre interroge les liens entre le passé et le futur, en utilisant notamment la technique de découpe laser pour créer des vêtements à l’aspect usé et abimé, comme si vous veniez de les retrouver dans le grenier de votre grand-mère. Plus d’infos dans cet article du Boudoir Numérique.
* Stella McCartney (5 mars 2025)
Avec sa collection Laptop to Lapdance, Stella McCartney nous invite dans les bureaux de Stella Corp, une entreprise, certes fictive, mais à la mission tout à fait réelle et cruciale, puisqu’elle incarne celle que la designer britannique se donne : mettre fin au règne du cuir et des peaux exotiques, en utilisant, à leur place, les alternatives véganes et plus durables de la mode innovante. Ainsi, si les références au cuir d’origine animale demeurent présentes dans cette saison automne-hiver 25-26, c’est seulement par le biais de sacs en mycélium de champignon (comme le Yatai M de Coronet) ou d’imprimés python pixellisés aussi cruelty-free, qu’animal-free.
Par ailleurs, des mini robes ont dévoilé, pour la première fois, des paillettes Sequinova, fabriquées à partir de matières végétales. « Sequinova est une innovation mondiale », s’enorgueillit la marque sur son compte Instagram, au lendemain de son défilé, se félicitant de l’emploi de ces « paillettes non toxiques, biosourcées, dérivées du bois et de matières premières renouvelables — une alternative durable aux plastiques issus du pétrole ».
À noter, enfin, que la chanteuse américaine Beyoncé (qui décidemment adore la fashion tech, voir ici) a craqué pour un body inspiré de la collection Laptop to Lapdance de Stella McCartney pour sa danse avec des bras robotiques, lors de sa tournée Cowboy Carter qui vient juste de se terminer, ce 26 juillet.
Regardez le défilé dans son intégralité ci dessous :
* Noir Kei Ninomiya (8 mars 2025)
Le show FW 25-26 s’est ouvert sur d’étranges silhouettes ornées de sculptures en résine à la fluorescence révélée à la lumière noire, cette résine étant, pour Kei Ninomiya, la manière « d’obtenir des effets impossibles à réaliser uniquement avec des tissus ». Pari réussi pour le designer japonais qui, dans le sillage de ses créatures marines envoutantes, entraine le spectateur dans un univers aquatique à nul autre pareil.
À noter également le formidable travail sur le volume, par exemple avec d’énormes coiffes en forme de perruques imprimées en 3D.
Regardez le défilé dans son intégralité ci dessous :
* Coperni (9 mars 2025)
De la robe pulvérisable à même le corps d’un mannequin aux robots de Boston Dynamics invités sur le catwalk (voir ici), la marque française Coperni est passée maitre dans l’art du buzz fashion tech. La collection AH 25-26 de Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant ne fait pas exception, en s’inspirant des jeux vidéo et de leurs héroïnes, Lara Croft pour Tom Raider ou encore Alice pour Resident Evil.
Les célèbres holsters de cuisse de ces fighteuses badass sont, ici, revisités en jambières version cloutée ou en étuis sur bas collants, tandis que des cols marins rendent hommage à Sailor Moon, la plus exquise des magical girls nipponnes.
Comme accessoire kawaii, Coperni propose une version Tamagotchi de son sac fétiche Swipe, miniaturisé pour l’occasion, à l’image de l’animal de compagnie japonais à élever de l’entreprise de jeu Bandai, né en 1996 (et décédé un nombre incalculable de fois, faute de soins adéquats de ses possesseurs).
Des lunettes en édition limitée Ray-Ban Meta x Coperni s’imposent en wearable ultime, tandis que comme décor, une LAN (local area network) party, un rassemblement de 200 joueurs en pleine action devant leurs écrans, où se mêlent les spectateurs, complète cette ode au gaming faite fashion.
Sur Instagram, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant expliquent, en teaser de leur show, dès le mois de février, avoir imaginé leur défilé comme une « expérience immersive », « en hommage à l’événement social emblématique de la sous-culture internet des années 1990 et à la communauté qu’il rassemblait (…) pour replonger le public dans une époque aujourd’hui largement oubliée dans notre monde numérique hyper-connecté : l’âge d’or des jeux vidéo multijoueurs sur ordinateur et des LAN parties où ils étaient pratiqués.
Et le communiqué de conclure : « Impromptues et indisciplinées, organisées dans des sous-sols surchauffés ou des salles exiguës, ces rencontres iconiques incarnaient une époque dorée où l’ordinateur était synonyme de liberté et d’optimisme, et où internet était encore un espace façonné par l’humain. »
Regardez le défilé dans son intégralité ci dessous :
* Pierre Cardin (10 mars 2025)
À la tête du bureau de style de Pierre Cardin, Rodrigo Basilicati-Cardin qui a signé, en 2024, les tenues d’entrainement des astronautes de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), destinées à simuler l’exploration lunaire de 2028, retrouve son thème fétiche, la collection FW25 s’inspirant « d’une vie imaginée sur la lune », peut-on lire dans un post Instagram de la marque, le 12 mars dernier.
"Dans vingt ans, des stations seront installées sur la Lune », a expliqué Rodrigo Basilicati-Cardin à l’Agence France Presse, à l’issue du défilé, en ajoutant : « Nous proposons un vestiaire pour les scientifiques qui y seront ».
Regardez le défilé dans son intégralité ci dessous :
Si ce défilé A New Moon s’est déroulé à la Géode, dans le parc parisien de la Villette, d’autres lieux d’exception, en phase avec le futurisme de la marque, ont abrité les shows Cardin. Ce fut le cas le 28 janvier 2022, du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget pour le défilé Cosmocorps 3022, un peu plus d’un an après le décès du couturier français. À l’instar de la saison FW25, ce SS22 faisait écho au style sixties de la collection Cosmocorps de Pierre Cardin, comme vous l’expliquait, à l’époque, le Boudoir Numérique dans sa revue de presse fashion tech (voir ici).
Exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode” au Musée des Arts Décoratifs, à Paris, jusqu’au 3 janvier 2021 (© Le Boudoir Numérique)
En 2020, le Boudoir Numérique a fait un focus sur la mode Space Age, dans l’exposition Harper’s Bazaar, premier magazine de mode, au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Retrouvez, ici, dans notre compte-rendu, les points forts de cet événement qui faisait la part belle aux précurseurs de la fashion tech, Pierre Cardin mais aussi André et Coqueline Courrèges (les fondateurs de la maison Courrèges), et Paco Rabanne, tous ces couturiers qui ont fait de la mode technologique, avant la lettre.
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