A quelques jours de l’ouverture du salon Première Vision, où l’entreprise Euveka présente son buste robotisé Eminéo, destiné aux professionnels des entreprises textiles, sa directrice marketing et communication Andréa Gilet en dit plus au Boudoir Numérique sur les possibilités offertes par ce mannequin évolutif et connecté, de même que sur les perspectives d’avenir de la start-up drômoise.
Par Ludmilla Intravaia
Le Boudoir numérique : Les visiteurs du salon Première Vision pourront bénéficier, dès ce mardi, à Villepinte, d’une démonstration de votre mannequin-robot Eminéo. A qui s’adresse-t-il et comment fonctionne-t-il ?
Andréa Gilet, directrice marketing et communication chez Euveka : Nous développons des mannequins évolutifs et connectés, destinés aux professionnels des industries textiles, de la haute couture au prêt-à-porter mais aussi du sport, du médical et de la sécurité. Piloté par un logiciel de conception, reprenant des données de mensurations spécifiques, le mannequin s’adapte, automatiquement à la morphologie souhaitée. Notre buste féminin évolue intégralement ou par zones ciblées, en hauteur ou en largeur, selon des axes-clés de construction du vêtement, de la taille 36 à 46, en moins de 30 secondes. Grâce à Eminéo, nous couvrons 80% des morphologies caucasiennes et asiatiques.
Comment votre robot s’intègre-t-il au processus de fabrication d’un vêtement, par exemple, sur mesure, dans une maison de couture, où les réglages d’un mannequin traditionnel peuvent s’avérer assez longs ?
Notre mannequin est utilisé à toutes les étapes de la création d’un vêtement, du moulage jusqu’au prototype final. Imaginons une cliente qui s’adresse à une maison de couture pour commander un tailleur. Le mannequin-robot est personnalisé, selon ses mensurations, ce qui facilite une mise au point du vêtement plus fiable et plus rapide. La réduction du nombre de prototypes, de déplacements de la cliente pour les retouches et d’erreurs entraine un gain de temps et d’argent mais aussi, en terme d’éthique, une diminution du gaspillage textile, du gâchis de matières. A ce propos, la dimension locale est également importante pour nous. Mis à part quelques cartes électroniques, notre mannequin est français et nous veillons à collaborer avec des fournisseurs locaux.
Comment vos solutions vont-elles évoluer dans le futur ?
On nous demande souvent si nous allons développer un mannequin au delà de la taille 46 et nous y pensons sérieusement. Mais reproduire la morphologie humaine prend du temps. Notre mannequin relève de technologies robotiques sophistiquées, liées au biomimétisme (processus d’innovation et d’ingénierie s’inspirant du vivant, NDLR). C’est vraiment de la mécatronique (combinaison de mécanique, d’électronique et d’informatique, NDLR) embarquée dans des matériaux innovants. Nous travaillons d’ailleurs sur une gamme de mannequins comportant des capteurs, de pression notamment, qui donneront des indications sur le confort d’un vêtement. Nous projetons également de fournir d’autres modèles que le buste, pied, bras ou encore jambe, pour des entreprises du domaine médical qui devraient, par exemple, tester des bas de compression. Nous aimerions aussi enrichir l’expérience du client en boutiques, où ce dernier pourrait voir le vêtement sur notre mannequin, personnalisé à ses mensurations, pour limiter les essayages. Pareil sur les sites de e-commerce, où toutes les tailles pourraient être visualisées, grâce à notre mannequin. Avec toutes ces solutions à sortir à l’avenir, nous avons un beau programme de R&D devant nous.
* L’entreprise Euveka sera présente sur le salon Première Vision qui se déroule du 17 au 19 septembre 2019, au parc des expositions Paris Nord Villepinte. Le site internet de Première Vision, l’événement des professionnels de la filière mode, est ici.
* Le site internet d’Euveka est là.
* Poursuivez votre lecture sur Euveka et la personnalisation de l’achat online, dans cet article du Vif Weekend, signé par bibi : “Shopping perso 3.0”.