Lundi dernier, à l’occasion de la semaine de la mode new yorkaise, la marque américaine PH5 a appointé Ama, une créature de pixels, comme “chief decision scientist”, afin de relayer sa démarche en faveur de l’environnement auprès du public. L’influenceuse virtuelle explique pourquoi, ce samedi, sur Instagram.

Par Ludmilla Intravaia

Ama, influenceuse virtuelle dans le lookbook de PH5
Les influenceurs virtuels critiqués
Le rôle de porte-parole en durabilité d’Ama
Le taux d’engagement des influenceurs CGI plus élevé

“Je ne suis pas ici pour remplacer l’emploi potentiel de qui que ce soit, je suis là pour aider Wei et Zoe à se connecter avec vous.” Une semaine après avoir été appointée “chief decision scientist”, à l’occasion de la New York Fashion Week, Ama, la nouvelle “scientifique en chef des décisions” de la marque américaine PH5 met les points sur les I auprès de ses détracteurs éventuels. C’est qu’Ama est un personnage généré par ordinateur, une influenceuse virtuelle, à l’instar d’une Lil Miquela, Imma ou Noonoouri, en moins célèbre, puisqu’elle vient juste de débuter sa carrière, lundi dernier, en participant au lookbook de la nouvelle collection prêt-à-porter automne-hiver 2021-2022 de PH5.

L’influenceuse virtuelle Ama pose pour le lookbook de la collection prêt-à-porter automne-hiver 2021-2022 de PH5, le 15 février 2021, à l’occasion de la semaine de la mode new yorkaise (©Kun-Seok-Lee pour PH5)

Et si l’influenceuse CGI se fend d’une explication, c’est parce que les influenceuses et mannequins virtuelles sont accusées par certains de priver des professionnelles en chair et en os de leur travail. Ce fut le cas, en 2018, du créateur de Shudu, l’artiste numérique Cameron-James Wilson, critiqué pour avoir créé une top modèle de pixels à la peau noire, plutôt que d’en rémunérer une réelle pour poser pour lui, dans un monde de la mode, où la diversité n’est pas encore de mise.

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“Il y a des gens qui remettent en question mon existence et l'idée qu'un personnage en CGI ou une intelligence artificielle ait un travail, et je comprends”, écrit Ama, dans un post sur le compte Instagram de PH5, ce samedi, poursuivant : “Le fait est qu'ils pensent que les personnages en CGI et les IA sont en train de remplacer leurs emplois, mais la vérité est que j'ai simplement été appelée pour aider Wei et Zoe, ainsi que la petite équipe de PH5. Etant donné que nous ne sommes pas une grande entreprise qui pourrait se permettre d'embaucher son propre porte-parole en interne ou encore un modèle, un visage permanent de la marque, la meilleure solution pour Wei et Zoe était de me créer.”

Wei Lin, la co-fondatrice de la marque en 2014 et Zoe Champion, styliste maille qui l’a rejointe il y a un an, ont travaillé avec l’artiste 3D Daniela Krol pour créer le personnage d’Ama dont le rôle sera de représenter auprès du public la démarche durable de PH5. “Nous voulons faire de PH5 une marque plus durable, et en même temps, nous voulons motiver notre industrie à être plus responsable de son impact”, livre Ama, dans son post Instagram : “Même si la mode est une industrie vraiment traditionnelle, nous voulons toujours innover et changer, et faire partie du mouvement.”

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Une initiative susceptible de faire bouger les choses ou coup médiatique dans l’air du temps, seul le temps le dira. Toujours est-il que les influenceurs virtuels ont la cote auprès de leurs followers In Real Life. Selon le rapport "The Top Instagram Virtual Influencers in 2020" (“Les meilleurs influenceurs virtuels Instagram en 2020”), publié le 9 novembre 2020 par Nick Baklanov, spécialiste marketing chez Hypeauditor, une société de conseil spécialisée dans l'analyse d'influence des médias sociaux, “les influenceurs virtuels ont un taux d’engagement près de trois fois plus élevés que ceux des vrais influenceurs”. 3 X plus de chances, peut-être, de sensibiliser le monde dans le bon sens.