2/3 - Deuxième partie de l’interview d’Antoine Vu, où le cofondateur de la start-up Atomic Digital Design nous explique pourquoi la réalité augmentée a définitivement “prouvé sa valeur pour les marques, durant la crise sanitaire”.
Par Ludmilla Intravaia
Dans la première partie de notre entretien (lire ici), vous avez pointé le caractère générateur d’empathie de la réalité augmentée. En ce sens, représente-t-elle, pour les marques, un levier d’action efficace pour susciter l’intérêt des jeunes, friands d’expériences immersives et interactives ?
Clairement. Plus on est jeune, plus le digital est omniprésent, plus il est naturel de passer d’un contenu à un autre très rapidement. Les jeunes n’ont pas la même perception du matraquage publicitaire que les générations précédentes. Ils sont en quête de sens. Il faut arriver à capter émotionnellement ces générations de millennials et de digital natives. Quand des éléments virtuels apparaissent autour de vous dans votre propre environnement, vous êtes forcément plus touché par leur proximité, surtout s’ils sont interactifs. L’immersion apportée par la réalité augmentée permet de renforcer cette dimension émotionnelle, nécessaire à la conservation d’un temps d’attention plus important.
Dans le cas du virtual try-on, la réalité augmentée a aussi le mérite d’être assez décomplexante pour essayer des baskets, des foulards et autres accessoires, plutôt que de pousser la porte d’une boutique intimidante…
Aujourd’hui, on arrive à aller assez loin avec les technologies d'essayage virtuel d'accessoires ou de maquillage. C'est très proche de la vraie vie. Comme les rendus sont très réalistes, on est plus à l’aise d’essayer tranquillement des articles virtuels chez soi, dans son cocon, plutôt que de le faire dans un magasin physique. C’est décomplexant mais aussi ludique car on peut partager cette expérience amusante avec ses amis sur les réseaux sociaux.
La pandémie a-t-elle joué un rôle dans l’essor de la réalité augmentée ?
Le digital a explosé avec la crise sanitaire, tout comme la réalité augmentée. On ne pouvait plus aller en boutique, on ne pouvait plus voir les choses, donc on a ramené cette expérience au cœur de l’appareil que nous utilisons au quotidien, le smartphone qui nous a permis, en partie en tout cas, de traverser cette crise et de rester en communication les uns avec les autres. Alors que tout se faisait localement, nous avons pu découvrir et explorer des contenus à l’autre bout de la planète, de manière plus immersive que sur un site web, par exemple. C’est à ce moment-là que les marques ont compris que la réalité augmentée était le bon moyen pour s'adresser directement au consommateur.
Pourtant, la réalité augmentée existait déjà, avant la pandémie…
Oui, la réalité augmentée n’est pas nouvelle, son concept est connu depuis plus de cent ans. Elle s’est développée sur les réseaux sociaux depuis 2017-2018 mais elle était souvent taxée de gadget, certains considérant que son rendu n’était pas assez réaliste. Durant la crise sanitaire, cette technologie a prouvé sa valeur pour les marques, car elle a démontré qu’elle prenait tout son sens, dès qu’on doit transmettre un message porteur d’émotion. D’autant plus que, et je ne l'espère évidemment pas, si une autre crise devait nous bloquer à nouveau, la réalité augmentée pourrait permettre aux marques de continuer à faire circuler efficacement l’information sur leurs produits.
La réalité augmentée est donc, d’après vous, une technologie sur laquelle miser à l’avenir ?
Tout à fait. Elle va se démocratiser de plus en plus, parallèlement au boom du digital. D’après une étude de Snapchat, réalisée cette année sur un panel de plusieurs milliers de personnes (Snap Consummer AR, global report 2021, NDLR), d’ici 2025, la presque totalité des possesseurs de smartphones utilisera la réalité augmentée. C’est la raison pour laquelle notre startup Atomic Digital Design, fondée en 2012, s’est exclusivement recentrée sur la réalité augmentée, il y a trois ans.
* Lisez la dernière partie de l’interview d’Antoine Vu sur Le Boudoir Numérique : “A court terme, le virual try-on va devenir une formalité”.
* Lisez la première partie de l’interview d’Antoine Vu sur Le Boudoir Numérique : “La réalité augmentée crée une illusion ancrée dans le réel”.
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