Scannés, moulés, munis de prothèses ou carrément virtuels… chez Balenciaga, les mannequins ne sont jamais vraiment ce qu’on attend d’eux. Pourquoi être banal quand on peut être augmenté ?
Par Ludmilla Intravaia
Il a fallu s’y reprendre à deux fois, avant de pouvoir affirmer que le jeune homme fringué aux couleurs de Balenciaga, nonchalamment assis dans la boutique parisienne de la marque, était bien un mannequin inanimé. Tant la créature en fibre de verre et silicone aurait pu être confondue avec une fashionista qui, éreintée par un weekend de shopping effréné, se serait accordée un peu de repos, dans le magasin de sa marque préférée, avant de reprendre ses courses rue Saint-Honoré.
A l’occasion de l’ouverture du nouveau flagship store de Balenciaga à New York, en septembre dernier, des mannequins à la morphologie scannée de près ont également pris leur quartier au 620 Madison Avenue. L’effet était d’autant plus saisissant que les répliques arboraient des silhouettes de la collection automne-hiver 2019, signée du directeur artistique de Balenciaga, Demna Gvasalia (voir ci-dessous). Des hôtes hyper réalistes donc, “fabriqués par un studio d'effets spéciaux basé au Royaume-Uni, a partir du moulage du corps et du visage de vrais mannequins”, a expliqué le service de presse de la griffe française, contacté par Le Boudoir Numérique.
Ces mannequins 3D, ou du moins leur tête, font furieusement penser à la collection prêt-à-porter automne-hiver 2018-2019 de la marque italienne Gucci, dont les modèles ont arpenté le catwalk milanais, en février 2018, munis d’une copie de leur caboche décapitée, comme accessoire de mode ultime (voir ci-dessous).
Le 6 mai dernier, l’acteur américain Jared Leto s’offrait une tenue Gucci, et un double de sa tête, pour le tapis rouge du Met Gala 2019 (voir ci-dessous).
Chez Balenciaga, les mannequins ont, par ailleurs, une sacrée tendance à sortir du lot des apparitions attendues. Pour la collection printemps-été 2020, présentée le 29 septembre dernier, lors de la Fashion Week parisienne, les traits du visage des modèles, notamment les pommettes, ont été rehaussés de prothèses par le maquilleur-prothésiste Alexis Kinebanyan, fondateur de l’atelier français de maquillage d’effets spéciaux, studio KFX, travaillant pour le cinéma, la télévision et autres activités événementielles.
Update de l’auteur : les mannequins de ce défilé de septembre 2019 ont, par ailleurs, fait une apparition surprenante et décalée dans la campagne de mode SS20 de Balenciaga, dévoilée sur le web, le 18 janvier 2020 (voir ci-dessous). Pour en savoir plus, lire l’article du Boudoir numérique : "Les mannequins aux manettes d’un JT virtuel”, ici).
Modèles 3D, créatures augmentées de prothèses… cette influence tech n’est pas nouvelle chez Demna Gvasalia. Déjà, le film de la campagne Balenciaga printemps 2019, diffusé en novembre 2018 sur Instagram et signé de l’artiste digital Yilmaz Sen, mettait en vedette des mannequins numériques se tordant en tous sens, sous l’impulsion de pixels débridés (voir, en images, ci-dessus).
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