Olivier Theyskens, Demna Gvasalia chez Balenciaga, Marine Serre, Simon Porte-Jacquemus … les silhouettes rétro-futuristes du célèbre film de science-fiction de Ridley Scott, en 1982, séduisent les créateurs et la presse.
Par Ludmilla Intravaia
L’éternelle élégance rétro-futuriste n’a pas d’âge. Ou plutôt si. Elle a 37 ans, celle d’un film qui a marqué des générations de spectateurs : Blade Runner de Ridley Scott. Elle a un visage aussi, celui de Rachael, la divine réplicante de ce chef-d’œuvre de science-fiction, dont l’influence stylistique ne cesse de résonner à nos oreilles de fashionistas. Découvrez la première apparition de Rachael dans le film, dans l’extrait ci-dessous.
Blade Runner, sorti en 1982, est révélateur du style oversize de cette décennie, comme en témoigne la petite caboche de l’actrice Sean Young, émergeant de ses vêtements aux épaules surdimensionnées (voir ci-dessous). Le costumier Michael Kaplan a d’ailleurs reçu le prix du meilleur design de costumes de la Los Angeles Film Critics Association, cette même année, pour son travail sur le film et il sera récompensé, le 28 janvier prochain, par la Costume Designer Guild américaine pour l’ensemble de son œuvre incluant, entre autres, Star Trek et Star Wars.
A l’issue de son défilé automne-hiver 2019, le créateur belge Olivier Theyskens a confié au site internet Fashion Network comment sa collection reprenait “pas mal de références dans l’allure, le look et le son au film Blade Runner que j’ai adoré, quand j’étais enfant” (écoutez-le ici). Les mannequins ont, par ailleurs, défilé sur la musique du film, enregistrée à l’envers, comme l’indique le site internet du quotidien Le Monde, le lendemain du show (lire ici).
Découvrez le défilé prêt-à-porter femme automne-hiver 2019-20 d’Olivier Theyskens, le 1er mars 2019, à Paris.
L’été 2020 de Demna Gvasalia pour Balenciaga, lui aussi, comporte le même type de silhouettes aux carrures imposantes (voir ci-dessous).
Découvrez le défilé prêt-à-porter printemps/été 2020 de Balenciaga, le 29 septembre 2019, à Saint-Denis.
Cette tendance Blade Runner n’est pas passée inaperçue dans la presse. Ainsi, le 14 octobre dernier, le Le Monde publiait une série de mode intitulée “Blazer oversize, crêpe de soie, bijoux XXL… L’esprit Blade Runner plane sur le vestiaire de l’automne” (retrouvez-la ici). Ce 30 octobre, le site internet Huffington Post analyse “Ce que Blade Runner avait prédit de la mode en 2019” (à lire là), en pointant les créateurs Simon Porte-Jacquemus et Marine Serre (voir notamment l’imperméable transparent de la réplicante Zhora et celui de la collection printemps-été 19 de la styliste française, ci-dessous).
Déjà, en juin 2018, la griffe italienne Prada avait livré le film “Nylon Farm” (la ferme de nylon), mise en scène de sa matière emblématique, récoltée, ici, sur des moutons artificiels, en allusion au roman “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?” de l’auteur américain Philip K. Dick, à la base du film Blade Runner (pour découvrir le film, lire cet article du Boudoir Numérique : “Prada sous influence tech”).
A noter, enfin, que la tendance touche également la musique, puisque le rappeur américain Lil Nas X a puisé allégrement dans le film Blade Runner pour son clip Panini, en septembre dernier (pour en savoir plus, lire l’article du Boudoir Numérique suivant : “Lil Nas X surfe sur l’imagerie Blade Runner”).