Invoquer la puissance de la fée électricité qui donna vie à la créature de Frankenstein, fabriquer des clones du chanteur chinois Kun ou tondre du nylon sur les moutons électriques de Philip K. Dick…, la griffe italienne Prada s’offre tous les délires référentiels de la science fiction, du fantastique et de la technologie, dans ses campagnes et films de mode.
Par Ludmilla Intravaia
Décidemment, les décharges électrostatiques, genre cage de Faraday, ont la super côte, ces derniers temps. Elles ont déferlé, toutes griffes dehors, sur le dernier clip "Follow” du chanteur K-pop U-Know (lire l’article du Boudoir Numérique : “Follow me like a (fashion tech) robot”). Les voilà qui déboulent dans la campagne automne-hiver 2019 de la maison italienne Prada, début juillet.
Une campagne, intitulée “Anatomy of Romance”, sombre et romantique à souhait, à l’instar de la collection de la créatrice Miuccia Prada rendant, entre autres, hommage au roman gothique de l’écrivaine anglaise Mary Shelley, “Frankenstein ou le Prométhée moderne”, en 1818, dont la créature (et sa fiancée) s’affichaient sur les silhouettes du défilé automne-hiver 2019-2020, en février dernier (voir ci-dessous).
Dans un décor de laboratoire de savant fou, des mannequins, Gigi Hadid en tête, triturent boutons de commande et éprouvettes diverses, dans une atmosphère fantastique, aux accents steampunk, avant d’invoquer les pouvoirs fabuleux de la fée électricité. Finalement, quoi de plus normal, il faut bien se réveiller l’échine et les neurones pour une fête réussie sur le rooftop.
Découvrez la campagne Anatomy of Romance de Prada, signée du photographe Willy Vanderperre, ci-dessous.
En juin dernier, une autre campagne Prada à mis à l’honneur le chanteur chinois Cai XuKun visitant un musée futuriste, où des répliques de lui-même, arborant des silhouettes masculines de la collection automne-hiver 2019, trônaient figées, tels des clones robotiques à son effigie. Le film explore le phénomène d’adulation des stars sur les réseaux sociaux, à l’instar de Kun qui, à 21 ans, est suivi par 22 millions de followers sur le site chinois Weibo.
Découvrez la campagne “Code Human”, signée de l’artiste multimédia Cao Fei, ci-dessous.
Déjà, en juin 2018, la griffe a livré le film “Nylon Farm” (la ferme de nylon), allusion à sa matière emblématique, récoltée, ici, sur des moutons artificiels, dans une usine aussi désertique qu’ultra-perfectionnée. “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?”, semble se demander l’héroïne, en contemplant son sac Prada en nylon, tandis que Philip K. Dick s’agite dans sa tombe.
Découvrez le film Nylon Farm de Prada, ci-dessous.
* Poursuivez votre lecture sur les inspirations tech et SF dans les campagnes de mode, en consultant l’article du Boudoir Numérique suivant : “Influences tech chez Balenciaga”.