Bras robotique pour photographier des vêtements, bornes connectées, vitrines holographiques, cabine d’essayage 3D…, la semaine dernière, la quatrième édition parisienne du salon Traffic a livré son lot d’innovations aux visiteurs férus (pas seulement) de fashion tech. Le bilan avec Le Boudoir Numérique.
Par Ludmilla Intravaia
Dès l’entrée du salon Traffic, une basket et un sac semblent flotter, en tournant, dans l’air. Un effet holographique, fruit du système HyperVSN, distribué par la société Together Plus, permettant la création et la diffusion de vidéos 3D, grâce à des LEDs placés sur des pâles en rotation. Un spectacle rutilant qui n’est pas sans évoquer de jolis moments de cinéma SF, comme la publicité holographique de l’IA Joi dans Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve ou celle du requin géant de Jaws (19 !), tout droit sorti d’une façade pour engloutir virtuellement Marty McFly, dans Back to the Future 2 de Robert Zemeckis.
Comactive est entreprise de conception de vitrines et de solutions holographiques, destinées à enrichir l’expérience du client, en magasin par exemple, par une scénographie mêlant images réelles et virtuelles. “Nous utilisons le virtuel pour magnifier le réel”, explique Jean-Pierre Connan-Rivière, co-dirigeant de cette société, au Boudoir Numérique : “Nous voulons susciter l’émotion du spectateur, en racontant une histoire créative qui fera passer le message du produit.”
L’entreprise Orbitvu propose une solution de shooting automatisé, par exemple pour des articles vendus sur les sites de e-commerce. “Ce système permet d’immortaliser des produits de la taille d’un bijou ou d’une voiture, en passant par celle d’un mannequin en pied”, observe Olivier Sury, manager France chez Orbitvu : “Le produit photographié est détouré, l’arrière-plan étant instantanément supprimé pour éviter les retouches supplémentaires.”
Automatiser la production d’images par l’utilisation d’un bras robotique, associée à une plateforme dédiée, telle est la solution proposée par trois entreprises partenaires : la société spécialisée dans les produits optiques Canon, l’éditeur d’un logiciel de gestion d’images pour les marques du e-commerce Grand Shooting et le robot Max de Cinemotion Lab, compagnie de production cinématographique et publicitaire. “Les sites d’e-commerce doivent photographier des milliers d’articles, afin de les présenter le plus vite possible sur le marché”, note Smaël Lokmane, directeur commercial chez Canon : “Notre solution permet notamment de réduire le temps entre le produit physique et sa digitalisation pour la vente en ligne et, ainsi, améliorer la productivité.”
La cabine d’essayage 3D connectée de l’entreprise Sizomatic prend 120 mesures du client et les uploade dans une application dédiée, Sizofit, où figure son avatar. En scannant le code barre d’un vêtement en boutique par exemple, le consommateur sait s’il correspond à sa taille, sans devoir l’essayer. “Limiter les retours de colis, mieux gérer les stocks et la production des tailles de vêtements et, à terme, fabriquer des modèles totalement personnalisés, en fonction de la morphologie du client, telles sont, entre autres, les possibilités offertes par notre cabine d’essayage”, confie Alexandra Isselin, directrice marketing chez Sizomatic.
Les bornes connectées de la société Thunderstone présentent à l’achat des articles qui ne sont pas stockés en magasin. Si, par exemple, vous avez essayé en boutique des baskets de couleur bleue, que le modèle et la taille vous conviennent mais que vous les voulez en rouge, il est possible de les commander et de les payer sur la borne, puis de revenir les chercher dans le magasin. “Nos bornes permettent de diminuer les frustrations des clients et les ventes perdues par manque de stock”, souligne Emile Kaczorowski, project manager chez Thunderstone.
La quatrième édition de Traffic, le salon des services destinés aux marques de mode (comprenant notamment un espace fashion tech), s’est déroulée du 20 au 21 mars 2019, au Carreau du Temple, à Paris. Le site internet est ici.