Hermès signe un sac Victoria avec de l’alter-cuir Sylvania Fine Mycelium de MycoWorks
La maison française Hermès utilise la matière innovante Sylvania, développée grâce à la technologie de biofabrication Fine Mycelium de la startup américaine MycoWorks, dans un nouveau sac dévoilé aujourd’hui.
Par Ludmilla Intravaia
La startup MycoWorks s’est donnée comme mission de trouver des matières alternatives durables pour fabriques les choses. A commencer par le cuir d’origine animale, générateur de souffrances pour les êtres sensibles, humains et animaux, de la planète, de même que de pollution néfaste à l’environnement. Sa solution : le champignon. Plus précisément, le mycélium, les racines de champignon, cultivées par biofabrication, à partir de résidus de la production agricole, par cette entreprise américaine, cofondée en 2013 par Phil Ross et Sophia Wang. Biodégradables, résistantes et respirantes comme de la peau animale, les feuilles de cette matière, peuvent être teintes, coupées et cousues, tout en étant cultivées, en l’espace de quelques semaines, pour obtenir certaines textures, épaisseurs et motifs. Le fruit de la technologie brevetée de MycoWorks, Fine Mycelium, est le matériau Reishi Fine Mycelium présenté, en février dernier, à l’occasion de la Fashion Week de New York.
La marque de luxe française Hermès vient donc de dévoiler, le 11 mars, un sac de modèle Victoria, en toile, cuir de veau et Sylvania, un alter-cuir de mycélium, développé grâce à la technologie Fine Mycelium, depuis 2017. “Fine Mycelium, la genèse de Sylvania, est produit dans l'usine MycoWorks”, explique le communiqué de presse de la startup américaine qui poursuit : “Il est ensuite tanné et fini en France par les tanneurs Hermès pour affiner encore sa résistance et sa durabilité, et façonné dans les ateliers par les artisans Hermès.” Le sac sera disponible à la fin de l’année.
Nul doute que les matériaux innovants sont une nouvelle manière de toucher une clientèle de plus en plus soucieuse du bien-être animal et du respect de l’environnement pour des marques de luxe, dont bon nombre exploitent encore les animaux pour leur peau et leur fourrure, en maroquinerie notamment. A noter, d’ailleurs, que Peta Asie vient de rendre publique, il y a quelques jours, une enquête sur les conditions d’élevage des serpents et des crocodiles, utilisés pour leur peau par un groupe comme LVMH. L’association de défense des droits des animaux a, de même, dénoncé la cruauté et les risques sanitaires des fermes à fourrure, lors d’une manifestation symbolique devant la tour Eiffel, le 1er mars dernier, date d’ouverture de la Paris Fashion Week (plus d’infos dans cet article du Boudoir Numérique).
* Site internet d’Hermès. Site internet de MycoWorks. Site internet de PETA France.
* Signez la pétition PETA pour demander à Hermès de cesser d'utiliser la peau de crocodile et d’alligator.
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