#9 - Nouvelle stratégie textile de l’Union européenne, matières innovantes vegan plus durables et jetons non fongibles au placard… Que s’est-il passé de neuf en fashion tech cette semaine ? Pour tout savoir, écoutez ce podcast du Boudoir Numérique (ou lisez le résumé ci-dessous).
Par Ludmilla Intravaia
Une revue de presse un brin (mais juste un brin) plus courte que d’habitude, cette semaine, car je dois préparer mon passage au salon Veggie World, ce week-end. Je vous en parlais déjà, dans un de mes podcasts précédents (voir ici), samedi, à 17h45, je vais assister à la conférence de PETA France sur l’Initiative citoyenne européenne, destinée à lutter contre les tests cosmétiques sur les animaux. Mais en regardant la liste des exposants de plus près, j’ai remarqué que plusieurs marques française de maroquinerie et de chaussures vegan et plus durables étaient présentes sur ce salon dédié au véganisme. Notamment, des marques dont je vous ai déjà parlé sur Le Boudoir Numérique, comme les baskets MoEa (voir ici) et Minuit sur Terre (voir ici) ou les sacs Ashoka Paris (voir là). Ces marques m’intéressent car elles utilisent de nouvelles matières innovantes vegan à base de pomme, de raisin, de cactus, d’ananas ou encore de céréales, en alternatives au cuir d’origine animale.
Mais il y a d’autres marques de maroquinerie vegan que je ne connais pas encore et que je voudrais vous faire découvrir en me rendant au salon Veggie World, je pense notamment à Alénore Paris, à Bihotz ou à Oyan qui fabriquent leurs sacs, respectivement en alter-cuirs de pomme, de cactus et d’ananas.
Soutenir l’évolution de ces matières innovantes, plus respectueuses de l’environnement et des êtres sensibles, humains et non humains, prend d’ailleurs tout son sens à l’heure où la stratégie de l’Union Européenne pour des textiles durables et circulaires a été dévoilée, le 30 mars, par la Direction générale de l’environnement, le service de la Commission européenne, chargé de la politique de l’Union européenne sur la protection de l’environnement et la préservation de la qualité de vie des Européens. Le communiqué de presse de la Commission indique que cette nouvelle stratégie vise “à rendre les textiles plus durables, réparables, réutilisables et recyclables, à lutter contre la mode éphémère, les déchets textiles et la destruction des textiles invendus, et à garantir que la production textile respecte pleinement les droits sociaux”. Vous pouvez retrouver ce CP sur le site web de la Commission européenne, où est également publié un FAQ qui explique les propositions de l’Union européenne, d’ici à 2030. On peut y lire, notamment, que “la stratégie propose des mesures axées sur l'ensemble du cycle de vie des produits textiles, tout en soutenant l'écosystème du textile dans sa double transition, écologique et numérique. Elle s'intéresse aux modes de conception et de consommation des textiles, ce qui passe aussi par l'analyse de solutions technologiques durables et de modèles d'entreprise innovants”. Technologie, innovation et numérique font donc partie intégrante de cette stratégie textile de l’UE, stratégie que nous allons suivre de près, ces thématiques étant au cœur des préoccupations du Boudoir Numérique.
On note également que, avec cette stratégie textile, l’Union européenne s’attaque clairement au fléau de la fast fashion, ces vêtements de qualité aussi médiocre que leur prix est bas. Encore un signal supplémentaire de la nécessaire prise de conscience des marques dans le domaine de l’éco-responsabilité qui, surtout, doit déboucher sur des actions concrètes.
On observe, d’ailleurs, des initiatives en ce sens des marques de fast fashion. Par exemple, la nouvelle collection bébé d'H&M qui sort ce mois d’avril est certifiée Cradle to Cradle par le Cradle to Cradle Products Innovation Institute, une ONG dont la mission est de promouvoir l'économie circulaire, à travers des produits ayant un impact positif sur les populations et la planète. Dans son communiqué de presse, l’enseigne suédoise indique que les pièces de sa collection naissance Cradle to Cradle Certified, en coton biologique, sont “entièrement biodégradables, y compris les pigments d'impression”. Ce qui signifie, comme l’indique H&M dans son CP, qu’”une fois usées, vous pouvez les composter chez vous.” Ca, c’est vraiment le test à faire dans son jardin pour prendre la marque au mot d’un éventuel green washing. Avis aux mamans modeuses (et aux papas modeux) qui viennent d’avoir un bébé et s’inquiètent de la dégradation du monde dans lequel il va grandir.
Sinon, comme chaque semaine, la mode draine son lot de NFTs. Mais vu que je viens de vous parler de l’urgence de la transition écologique de la mode, je ne vous ferai pas l’affront d’égrener le chapelet hebdomadaire de ces objets de spéculation virtuelle, étant donné leur empreinte écologique désastreuse. Cette semaine, pour une fois, je remise les jetons non fongibles au placard.
Pour en revenir aux matières innovantes et boucler la boucle de ce podcast, notez dans vos agendas que Dan Widmaier, le CEO de Bolt Threads, l’entreprise de biofabrication américaine qui produit la soie d’araignée Microsilk et l’alter-cuir de Mycélium Mylo (voir ici), est au programme des TED 2022, du 10 au 14 avril, à Vancouver. Ce chercheur en biomatériaux s’exprimera dans la session intitulée “Vision” du 12 avril prochain.
Voilà, c’est tout pour cette semaine. Finalement, j’ai été aussi bavarde que d’habitude. On ne se refait pas. On se retrouve exceptionnellement à la fin des vacances de printemps pour la revue de presse fashion tech du Boudoir Numérique.
N’hésitez pas à nous laisser vos commentaires, suggestions, infos et autres coups de cœur.
En attendant, comme le dit Monsieur Spock : live long and prosper.