"Les manteaux d’Atelier Loden sont destinés au plus grand nombre, pas à une élite"
2/2 – Alors que la seconde campagne de précommande d’Atelier Loden se termine dans dix jours, suite et fin de l’interview de Bastien Hullessen, fondateur de cette marque de manteaux personnalisables made in France et plus durables.
Par Ludmilla Intravaia
Le Boudoir Numérique : Dans la première partie de notre entretien (lire ici), vous avez évoqué votre volonté de “confectionner un manteau porteur de sens” qui a débouché sur votre concept de lodens français personnalisables. Comment susciter l’intérêt sur sa première campagne de précommande, quand on est un jeune designer qui débute ?
Bastien Hullessen, fondateur d’Atelier Loden : Mon projet, mené en parallèle avec un emploi salarié dans le milieu des startups, était en gestation depuis trois ans. En mars 2020, je me suis investi à fond dans sa concrétisation, en écrivant le contenu rédactionnel de ma page de vente, en préparant mes campagnes d’e-mails et en essayant de cibler, en amont, le maximum de personnes susceptibles d’être intéressées par mon concept. J’ai ainsi mis à la disposition des gens, en échange d’un e-mail, l’étude de marché que j’avais effectuée, afin de constituer ma base de données de clients potentiels. Au fur et à mesure des semaines, je leur ai envoyé des e-mails pour leur expliquer les différents aspects de ma démarche. J’ai ainsi fait monter l’envie, jusqu’au lancement de ma campagne, couronnée de succès, puisqu’une cinquantaine de personnes a commandé un manteau, dès le premier jour.
Votre approche commerciale est uniquement passée par le digital…
Oui. Récupérer des e-mails pour ensuite présenter son projet, en utilisant une campagne publicitaire spécifiquement sur les réseaux sociaux, est une méthode efficace qui a fait ses preuves pour moi. En effet, le numérique m’a permis un ciblage, bien plus précis que les médias traditionnels, de personnes ayant déjà un intérêt pour des marques de manteaux similaires à la mienne, tout en mesurant le retour sur investissement de chaque action, de chaque euro dépensé.
Une fois la campagne de précommande terminée, vous avez lancé votre fabrication ?
A la fin de ma première campagne, le 13 novembre 2020, la plateforme de financement participatif Ulule a débloqué les fonds nécessaires à la réalisation de mon projet et j’ai commandé mes matières premières. Déjà, pendant l’été, les prototypes des manteaux avaient été finalisés avec mon atelier de confection dans l’Indre, chez Hervier Productions. Mi-décembre, toutes les matières étaient livrées à l’atelier qui a fabriqué les manteaux en un mois, pour les expédier, au fur et à mesure, aux clients.
Alors que votre seconde campagne de précommande a débuté ce 4 octobre, quel bilan tirez-vous de votre expérience ?
Le bilan est très positif. J’ai appris énormément de choses, notamment dans les domaines de l’acquisition de clients et de la publicité que je ne connaissais pas. Mais le plus important, c’est le plaisir de donner accès à un très beau manteau qui serait vendu beaucoup plus cher par une marque classique. C’est le retour de mes clients qui me disent qu’ils sont ravis de posséder un loden magnifique, tout en soutenant les savoir-faire locaux. Atelier Loden est un projet de passionné, je n’ai fait aucune marge sur le premier lancement de mes manteaux.
Votre projet ne vous a rien rapporté financièrement ?
Je n’ai rien gagné, j’ai même accusé des pertes, à cause de petits coûts que je n’avais pas anticipés. Certains me disent que je suis fou mais je me suis lancé un défi : proposer mes manteaux au plus grand nombre, pas à une élite. Mon manteau coûte cher à produire car les matières et la confection sont françaises. Il me coûte entre 300 et 350 euros, rien qu'en fabrication, 200 euros de confection, 150 euros pour la laine. Il est plus cher qu’un manteau Hermès ou n’importe quelle autre marque. Le problème est que, si je voulais faire de la marge, je devrais le vendre entre 600 à 700 euros minimum. A ce moment-là, je ne m’adresserais plus à la même cible. Décorréler le prix du manteau de sa valeur intrinsèque me dérange par principe. Vendre un manteau à 1200 euros, alors qu’il en vaut 200, ça ne me parle pas. Mon approche n'est pas forcément la plus viable économiquement, parce qu’à moins de vendre énormément, mon projet n’est pas voué à se développer outre mesure. Mais j’ai envie que les choses changent, à mon modeste niveau, en proposant de belles pièces à un maximum de gens qui, sans Atelier Loden, n’auraient pas les moyens de se les offrir.
Comment voyez-vous l’avenir d’Atelier Loden ?
J’ai plein d’idées pour toucher d'autres pays ou lancer différents produits mais avant ça, je voudrais être reconnu comme un bon fabricant de manteaux, quelqu’un qui fait bien ce qu’il fait déjà et a à cœur de s’améliorer, en prenant en compte les retours de ses clients. Je voudrais faire vivre cette idée de la personnalisation pour, qui sait, développer un jour le concept parfait autour du manteau.
* La seconde campagne de précommande d’Atelier Loden est ouverte jusqu’au 31 octobre 2021. Plus d’infos sur le site internet de la marque française ici.
* Retrouvez la première partie de l’interview de Bastien Hullessen sur le Boudoir Numérique : “Avec Atelier Loden, j’ai voulu confectionner un manteau porteur de sens”.
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