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Exposition Harper’s Bazaar au MAD – Focus sur la mode futuriste

Exposition “Harper’s Bazaar, premier magazine de mode” au Musée des Arts Décoratifs, à Paris, jusqu’au 3 janvier 2021 (© Le Boudoir Numérique)

Il vous reste encore deux mois et demi pour découvrir l’expo sur l’histoire du magazine de mode américain Harper’s Bazaar au Musée des Arts Décoratifs de Paris, dont une partie fait la part belle aux précurseurs de la fashion tech. 

Par Ludmilla Intravaia 

On le sait, la fashion tech doit beaucoup à ses pionniers, tel qu’Olivier Lapidus (lire son interview ici) mais aussi à ses précurseurs, André et Coqueline Courrèges, les fondateurs de la maison Courrèges, Pierre Cardin ou encore Paco Rabanne, tous ces couturiers qui ont fait de la mode technologique, avant la lettre. Une mode futuriste, l’un des courants culturels des sixties, influencé par la conquête spatiale, débutée en 1961 avec les premiers vols soviétiques et la course à la lune, remportée par les américains en 1969. Une mode Space Age amplement immortalisée par les magazines, à l’instar du Harper’s Bazaar, auquel le Musée des Arts Décoratifs de Paris consacre une exposition, jusqu’au début de l’année prochaine. 

(© Le Boudoir Numérique)

Parmi la soixantaine de créations de couture et de prêt-à-porter, présentées en correspondance avec leur parution dans l’histoire du magazine américain, une partie de l’exposition met en valeur l’inspiration lunaire de Courrèges, avec un manteau, une paire de lunettes et des bottes plates, emblématiques du travail de la maison française, le tout dans une pièce entourée d’une frise de pages du magazines aux accents cosmiques de la même époque (voir ci-dessous: © Le Boudoir Numérique). 

Sont également exposés deux exemplaires du magazine, aux couvertures respectivement signées des photographes américains Hiro, en octobre 1964 et Richard Avedon, en septembre 1963 (voir ci-dessous). 

(© Le Boudoir Numérique)

Un autre exemplaire du magazine, toujours de Richard Avedon, porte un œil collé, en couverture, sur celui du mannequin anglais Jean Shrimpton. L’œil s’ouvre et se ferme, en fonction de l’angle de vue, délivrant un clin d’œil coquin. Sorti en édition limitée en avril 1965, ce numéro d’Harper’s Bazaar est désormais un objet de collection. 

(© Le Boudoir Numérique)

A noter également un autre clin d’œil, à Paco Rabanne cette fois, avec trois pièces en tôle d’alluminium, réalisées par les facteurs d’orgues Bernard et François Baschet pour le film du photographe américain William Klein, ”Qui êtes-vous Polly Maggoo ?”, en 1966. Images ci-dessous : © Le Boudoir Numérique.

Le défilé de robes métaliques du film fait écho aux créations de celui que la presse nommera le “métalurgiste de la mode”, suite à sa collection de “12 robes importables en matériaux contemporains”, en 1966. Cette utilisation non conventionnelle de la matière, le rhodoïd et l’aluminium notamment, fait de Paco Rabanne le précurseur iconique de la fashion tech actuelle, de ces robes en fibre optique tissée et autres tissus intelligents embarquant de l’électronique pour interagir avec leur environnement. Découvrez l’extrait du défilé du film Qui êtes-vous Polly Maggoo ?, ci-dessous. 

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Enfin, l’exposition se clôt sur une vitrine contenant la robe métallique Dolce & Gabbana, immortalisée dans la série de mode d’inspiration SF, “Metallic Moment”, du photographe allemand Peter Lindbergh pour Harper’s Bazaar, en 2007. Images ci-dessous : © Le Boudoir Numérique.

* L’exposition Harper’s Bazaar, premier magazine de mode se déroule au Musée des Arts Décoratifs, à Paris, jusqu’au 3 janvier 2021. Toutes les infos sur le site internet du MAD ici

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