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Le salon Who’s Next ouvre ses portes demain, sans fourrure, ni angora

Visuel de l’article intitulé “Excellente nouvelle ! Plus de fourrure ni d’angora au salon Who’s Next”, publié sur le site de PETA France, le 19 octobre 2022 (© PETA France)

Les professionnels de la mode ne trouveront plus de vêtements et d’accessoires en fourrure ou laine angora dans les travées du salon Who’s Next dont la nouvelle édition se déroule, dès demain, à Paris. WSN, la société organisatrice de l’événement, s’est également engagée à soutenir l’innovation, notamment “les matériaux alternatifs écoresponsables pour lutter contre le froid”.

Par Ludmilla Intravaia

C’est une avancée dont se réjouissait PETA France, en octobre dernier, au nom des coyotes, des renards, des visons, des chinchillas, des chiens viverrins et des lapins, dont l’association de protection des animaux dénonce l’exploitation par la mode. WSN Développement, société organisatrice de nombreux salons professionnels, tels que Who’s Next, Impact, Première Classe, Bijorhca, salon international de la lingerie, Interfilière Paris ou encore Traffic venait en effet de s’engager “à ne plus présenter de fourrure animale sur l’ensemble de ses événements, à partir du 1er janvier 2023”.

“La mode à base de fourrure animale appartient à un temps révolu”, constate WSN dans le  communiqué de presse publié sur son site internet. “Soucieux d’être à l’écoute des aspirations et de l’évolution de notre société”, l’entreprise événementielle explique avoir ajouté le critère de la matière dans le processus de sélection des marques exposées sur ses salons, tout en livrant sa définition du terme fourrure, à savoir “toute peau ou partie de peau d'animal à laquelle sont attachés des poils, des toisons ou des fibres de fourrure, à l'état brut ou transformé, à l'exclusion des peaux transformées en cuir”. Pas de fourrure, de laine de vison et de laine angora donc, sur les stands des exposants de Who’s Next qui ouvre ses portes, dès demain, porte de Versailles à Paris, et cela, jusqu’au lundi 23 janvier inclus.  

Mais on y trouvera encore du cuir, du cuir exotique, de la soie, des plumes, de la corne, de la peau lainée et de la laine (hors laine de vison et angora), WSN ne s’engageant malheureusement pas sur ces matières générant des souffrances indicibles pour nombre d’espèces animales, telles que les vaches, les veaux, les chevaux, les agneaux, les chèvres, les cochons, les chiens et les chats, pour ne citer que les êtres sensibles exploités dans l’industrie du cuir, en tout “plus d’un milliard d’animaux tués cruellement dans le monde”, note PETA France, sur son site internet.

 Et si WSN s’est également engagé “à encourager et promouvoir toutes les innovations, en particulier celles qui proposent des matériaux alternatifs écoresponsables pour lutter contre le froid”, sans néanmoins faire référence à la souffrance animale générée par la mode, force est de constater que le développement de matériaux innovants, dans une optique durable mais aussi respectueuse des animaux non humains, a le vent en poupe notamment en biofabrication, comme Le Boudoir Numérique s’en fait régulièrement l’écho. Le “Rapport sur l'état de l'industrie 2021 : Matériaux de nouvelle génération” de l’ONG américaine Material Innovation Initiative révèle ainsi que les investissements dans les matériaux de nouvelle génération ont doublé, dans le monde, de 2020 à 2021, passant de 425,5 millions de dollars à 980 millions de dollars. En tout, c’est 95 entreprises qui travaillent sur ces matériaux, en alternatives au cuir, à la soie, à la laine, au duvet et aux peaux exotiques, pour les industries de la mode, de l'automobile et des articles ménagers.

Et ce n’est que le début de la lutte pour l’indispensable révolution éthique de la mode, portée par l’activisme des associations animalistes et de leurs militants, trouvant un écho grandissant dans l’opinion publique. Un changement de modèle sociétal dans lequel la fashion tech a évidemment un rôle fondamental à jouer. En témoigne, par exemple, en novembre dernier, le Vegan Wool Challenge lancé par PETA USA offrant un prix d’un million de dollars pour le développement d’une laine végane innovante “semblable ou supérieure à la laine de mouton, en termes d’aspect, de texture et de fonctionnalité, au premier candidat qui créera un tel matériau et le fera adopter et vendre par une grande marque de vêtements”. Le concours est ouvert jusqu’au 28 juillet 2023 (plus d’infos ici).