Les masques de Behnaz Farahi communiquent en morse
Et si nous pouvions, grâce à l’intelligence artificielle, nous exprimer non verbalement par les battements de cils de notre masque ?
Par Ludmilla Intravaia
Pourrait-on imaginer un masque qui, plutôt que la dissimuler, révélerait notre identité ? Un masque qui permettrait aux opprimés de tous genres, de toutes confessions, de toutes origines, d’exprimer leurs pensées, leurs opinions ou leurs émotions, malgré la censure d’un système tyrannique. Ce masque, la designer technologiste Behnaz Farahi l’a conçu, dans son projet intitulé “Can the subaltern speak ?” (en français, “Le subalterne peut-il parler ?”), une œuvre constituée de deux masques, inspirés de ceux portés par les femmes du sud de l'Iran.
Ces deux masques, munis chacun de 18 yeux, communiquent entre eux par le battement de leurs cils, selon le code morse généré par intelligence artificielle. Le morse est un code utilisant des séries d’impulsions courtes et longues pour transmettre un texte. S’appuyant sur l’apprentissage automatique (ou machine learning) et la capacité de l’IA à apprendre des données récoltées, les masques développent leur propre langage non verbal pour se répondre mutuellement. Regardez-les en action ci-dessous.
Ce projet a été présenté dans l’exposition en ligne “Returning the Gaze” (voir ici), sous la houlette de Behnaz Farahi, lors du festival Ars Electronica, du 9 au 13 septembre dernier, en Autriche.
* Le site internet d’Ars Electronica est ici. Celui de Behnaz Farahi est là.
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